
L’entretien des pinceaux est une étape essentielle de la vie dans un atelier, pourtant cette pratique reste bien trop souvent négligée ou minimisée. En effet, le pinceau est un outil indispensable mais malheureusement très fragile. Pour qu’il garde tout son potentiel, son nettoyage doit être fait consciencieusement. Cette étape est souvent considérée comme ennuyeuse mais elle est primordiale à la durée de vie du pinceau, à la qualité de la touche et probablement aussi à la bonne tenue du porte-monnaie !
Nettoyer un pinceau est plus ou moins long selon les poils et les peintures qu’ils contiennent. Les techniques réversibles comme la gouache ou et l’aquarelle ne posent pas réellement de problèmes, puisque la peinture se redilue au contact de l’eau. En revanche, mieux vaut ne pas laisser sécher les pinceaux imbibés d’acrylique, ils seront alors quasi irrécupérables. Quant à la peinture à l’huile, que la peinture soit encore fraîche ou non, avec un bon nettoyage en profondeur le pinceau retrouvera sa splendeur originelle.
Contrairement à un fausse idée reçue, il n’est pas nécessaire de remplacer régulièrement son panel de pinceaux, car même couramment utilisé, un pinceau peut se conserver pendant de nombreuses années, à condition bien sûr qu’il soit entretenu correctement.
1ère étape (pour l’huile) :
Pour les pinceaux contenant de la peinture à l’huile, il est nécessaire de faire un 1er lavage à l’essence (white spirit, pétrole ou térébenthine) afin d’éliminer autant que possible la pâte picturale qui s’y trouve. Il suffit pour cela de les tremper dans un récipient, secouer énergiquement puis de les essuyer avec un chiffon. En renouvelant l’opération jusqu’à ce que les poils soient dégorgés.
2e étape (toute technique) :
De l’eau et du savon ! Voilà ce qu’il faut. Le pinceau est frotté directement contre un savon (savon de Marseille par exemple) sous un filet d’eau, tiède de préférence. L’eau tiède est plus efficace, car froide l’huile résiste et la chaude pourrait dissoudre la colle se trouvant dans la virole (partie métallique qui relie le manche aux poils).
En exerçant une légère pression, les poils du pinceau s’écartent en formant comme une auréole autour de la virole. Il suffit alors de tourner le manche délicatement sur lui-même, sans forcer. Cela permet un nettoyage en profondeur, de cette manière le savon pénètre et agit au mieux. Une mousse apparaît fortement colorée à cause de la peinture qu’elle contient. Il est important de continuer l’opération jusqu’à ce que cette mousse redevienne incolore. Cela signifiera que le pinceau est totalement propre, la peinture ayant été complètement retirée.
Cette méthode de nettoyage n’est valable que pour les poils souples évidemment. Les poils durs, comme les soies de porcs par exemple, sont à frotter contre le savon en prenant soin de ne pas les plier.
3e étape :
L’étape de vérification. Elle consiste à presser du bout des doigts les poils du pinceau vers l’extérieur, en exerçant une pression de la virole jusqu’à l’extrémité. On peut le voir à la fin de cette vidéo. L’eau qui en sort doit être parfaitement claire, si elle est encore un peu colorée, alors il faut recommencer le nettoyage.
Une fois terminé, il est important de redonner aux poils leur forme initiale et de laisser sécher le pinceau à plat, et non à la verticale. Ainsi vos pinceaux seront comme neufs. C’est un travail qui prend du temps, mais son efficacité le rend indispensable pour un matériel durable, une utilisation agréable, une pureté des teintes.